263.Il nous faut supposer maintenant que les capitaux neufs sont destinés à donner des profits producteurs, c’est-à-dire des profits consommés plus directement, mais dans la fabrication de produits, et voir quelle est, dans ce cas, la condition de maximum de leur utilité effective.
Soient donc enfin
Δa |
= |
δa,1 |
+ |
δa,2 |
+ |
δa,3 |
+ |
… |
Δb |
= |
δb,1 |
+ |
δb,2 |
+ |
δb,3 |
+ |
… |
Δc |
= |
δc,1 |
+ |
δc,2 |
+ |
δc,3 |
+ |
… |
Δd |
= |
δd,1 |
+ |
δd,2 |
+ |
δd,3 |
+ |
… |
des quantités de produits (A), (B), (C), (D)… consommées respectivement par des échangeurs (1), (2), (3)… aux prix
pb ,
pc ,
pd… de (B), (C), (D)… en (A). Soient, comme précédemment (
§ 247),
at…
ap ,
ak ,
ak′ ,
ak″…
bt…
bp ,
bk ,
bk′ ,
bk″…
ct…
cp ,
ck ,
ck′ ,
ck″…
dt…
dp ,
dk ,
dk′ ,
dk″… les coefficients de fabrication, c’est-à-dire les quantités respectives de services (T)… (P)… (K), (K
′), (K
″)… qui entrent dans la confection de chacun de ces produits (A), (B), (C), (D)… et soient, en conséquence,
Dk |
= |
ak |
Δa |
+ |
bk |
Δb |
+ |
ck |
Δc |
+ |
dk |
Δd |
+ … |
Dk′ |
= |
ak′ |
Δa |
+ |
bk′ |
Δb |
+ |
ck′ |
Δc |
+ |
dk′ |
Δd |
+ … |
Dk″ |
= |
ak″ |
Δa |
+ |
bk″ |
Δb |
+ |
ck″ |
Δc |
+ |
dk″ |
Δd |
+ … |
. . . . . . . . . . . . . . . |
des quantités qui sont à la fois les
quantités de profits neufs (K), (K
′), (K
″)…
employées respectivement dans la fabrication de (A), (B), (C), (D)… et les
quantités de capitaux neufs (K), (K
′), (K
″)…
fabriquées pour être empruntées par les producteurs. Et soient toujours P
k, P
k′, P
k″… les prix de ces capitaux, de telle sorte que l’on ait
Dk |
Pk |
+ |
Dk′ |
Pk′ |
+ |
Dk″ |
Pk″ |
+ … = |
E, |
E étant toujours l’excèdent total du revenu sur la consommation à distribuer par la société entre les
l espèces de capitaux neufs.
Soient d’ailleurs
u = Φa,1 (q), |
u = Φb,1 (q), |
u = Φc,1 (q), |
u = Φd,1 (q) … |
les équations exprimant les utilités effectives des produits (A), (B), (C), (D)… pour l’échangeur (1) en fonction des quantités consommées de ces produits égales aux quotients des
quantités employées de profits producteurs, ou des
quantités fabriquées de capitaux producteurs, par les coefficients de fabrication, et, par conséquent,
Φa,1 (δa,1) |
+ |
Φb,1 (δb,1) |
+ |
Φc,1 (δc,1) |
+ |
Φd,1 (δd,1) |
+ |
… |
l’utilité effective totale de ces produits à rendre
maxima par la distribution des épargnes entre les diverses variétés de capitaux neufs. Les dérivées des fonctions
Φ étant essentiellement décroissantes, le maximum d’utilité effective des capitaux neufs aura lieu, pour notre individu, quand les sommes des accroissements différentiels partiels d’utilité relatifs aux quantités fabriquées de chacun des capitaux neufs seront égales deux à deux en même temps que de signe contraire, puisque, si on suppose deux quelconques d’entre ces sommes inégales et de signe contraire, il y aura avantage à fabriquer moins du capital pour lequel la somme des accroissements différentiels est plus faible pour fabriquer plus de celui pour lequel elle est plus forte. La seule difficulté qui se présente ici est qu’au lieu que les accroissements différentiels d’utilité relatifs aux quantités fabriquées de chacun des capitaux neufs se présentent à nous isolément les uns des autres, nous les trouvons confondus dans les accroissements différentiel d’utilité relatifs aux quantités consommées de produits
Φ′a,1 (δa,1) dδa,1 + Φ′b,1 (δb,1) dδb,1 + Φ′c,1 (δc,1) dδc,1 + Φ′d,1 (δd,1) dδd,1 + …
dont nous avons à les dégager.
Or, d’une part, les dérivées des fonctions d’utilité effective par rapport aux quantités consommées de produits ne sont autre chose que les raretés qui sont directement proportionnelles aux prix de vente des produits 1 , pb , pc , pd … suivant les équations
ra,1 |
= |
rb,1 |
= |
rc,1 |
= |
rd,1 |
= |
… |
1 |
pb |
pc |
pd |
et ces prix de vente des produits sont égaux à leurs prix de revient, suivant les équations
1 |
= |
at pt |
+ |
… |
+ |
ap pp |
+ |
… |
+ |
ak pk |
+ |
ak′ pk′ |
+ |
ak″ pk″ |
+ |
… |
pb |
= |
bt pt |
+ |
… |
+ |
bp pp |
+ |
… |
+ |
bk pk |
+ |
bk′ pk′ |
+ |
bk″ pk″ |
+ |
… |
pc |
= |
ct pt |
+ |
… |
+ |
cp pp |
+ |
… |
+ |
ck pk |
+ |
ck′ pk′ |
+ |
ck″ pk″ |
+ |
… |
pd |
= |
dt pt |
+ |
… |
+ |
dp pp |
+ |
… |
+ |
dk pk |
+ |
dk′ pk′ |
+ |
dk″ pk″ |
+ |
… |
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
d’où il résulte que toutes ces dérivées peuvent être décomposées en parties directement proportionnelles aux frais de production en fermagers, salaires et intérêts et, en particulier, aux produits des coefficients de fabrication par les prix des profits
pk ,
pk′ ,
pk″… Et, d’autre part, les différentielles des quantitées consommées de produits peuvent être remplacées par les quotients des différentielles des quantités de profits employées dans la confection de ces produits (lesquelles, ici, sont aussi lesdifférentielles des quantités fabriquées de chacun des capitaux neufs) par les coefficients de fabrication, suivant les équations
dδa,1 |
= |
dδk,1,a |
= |
dδk′,1,a |
= |
dδk″,1,a |
= |
… |
ak |
ak′ |
ak″ |
dδb,1 |
= |
dδk,1,b |
= |
dδk′,1,b |
= |
dδk″,1,b |
= |
… |
bk |
bk′ |
bk″ |
dδc,1 |
= |
dδk,1,c |
= |
dδk′,1,c |
= |
dδk″,1,c |
= |
… |
ck |
ck′ |
ck″ |
dδd,1 |
= |
dδk,1,d |
= |
dδk′,1,d |
= |
dδk″,1,d |
= |
… |
dk |
dk′ |
dk″ |
. . . . . . . . . . . . . . . . . |
et, au point de vue du problème de la distribution par une société d’un certain excédent du revenu sur la consommation entre les diverses variétés de capitalisation, ces différentielles ddes quantités fabriquées de chacun des capitaux neufs sont égales entre elles, pour un même capital, suivant les équations
dδk,1,a |
= |
dδk,1,b |
= |
dδk,1,c |
= |
dδk,1,d |
= |
… |
= |
dδk,1 |
, |
dδk′,1,a |
= |
dδk′,1,b |
= |
dδk′,1,c |
= |
dδk′,1,d |
= |
… |
= |
dδk′,1 |
, |
dδk″,1,a |
= |
dδk″,1,b |
= |
dδk″,1,c |
= |
dδk″,1,d |
= |
… |
= |
dδk″,1 |
… |
De sorte que, finalement, l’égalité deux à deux avec signe contraire des sommes des accroissements différentiels partiels d’utilité d’où résulte le maximum que nous cherchons peut s’exprimer par le système d’équations :
( |
ak pk |
+ |
bk pk |
+ |
ck pk |
+ |
dk pk |
+ |
… |
) |
dδk,1 |
ak |
bk |
ck |
dk |
+ |
( |
ak′ pk′ |
+ |
bk′ pk′ |
+ |
ck′ pk′ |
+ |
dk′ pk′ |
+ |
… |
) |
dδk′,1 |
= |
0 , |
ak′ |
bk′ |
ck′ |
dk′ |
( |
ak pk |
+ |
bk pk |
+ |
ck pk |
+ |
dk pk |
+ |
… |
) |
dδk,1 |
ak |
bk |
ck |
dk |
+ |
( |
ak″ pk″ |
+ |
bk″ pk″ |
+ |
ck″ pk″ |
+ |
dk″ pk″ |
+ |
… |
) |
dδk″,1 |
= |
0 |
ak″ |
bk″ |
ck″ |
dk″ |
. . . . . . . . . . . . . . . . . |
D’ailleurs, au même point de vue qui est ici le nôtre, les sommes algébriques deux à deux des produits des prix Pk , Pk′ , Pk″… des divers capitaux neufs par les différentielles des quantités fabriquées de ces capitaux, sont toujours, en vertu de l’équation [2], nulles suivant les équations
Pk dδk,1 |
+ |
Pk′ dδk′,1 |
= |
0 |
, |
Pk dδk,1 |
+ |
Pk″ dδk″,1 |
= |
0 |
… |
La condition d’utilité maxima des capitaux neufs pour cet échangeur peut donc s’exprimer par le système d’équations :
|
ak pk |
+ |
bk pk |
+ |
ck pk |
+ |
dk pk |
+ |
… |
ak Pk |
bk Pk |
ck Pk |
dk Pk |
= |
ak′ pk′ |
+ |
bk′ pk′ |
+ |
ck′ pk′ |
+ |
dk′ pk′ |
+ |
… |
ak′ Pk′ |
bk′ Pk′ |
ck′ Pk′ |
dk′ Pk′ |
= |
ak″ pk″ |
+ |
bk″ pk″ |
+ |
ck″ pk″ |
+ |
dk″ pk″ |
+ |
… |
ak″ Pk″ |
bk″ Pk″ |
ck″ Pk″ |
dk″ Pk″ |
= |
. . . . . . . . . . . . . . . . . |
lequel exprimerait également la condition du maximum d’utilité effective des capitaux neufs pour les ééchangeurs (2), (3)… Et, cela étant, la condition du maximum d’utilité effective des services des capitaux neufs, dans le cas où ils sont destinés à donner des profits producteurs et non plus consommables, s’exprime toujours par le système d’équations
|
pk |
= |
pk′ |
= |
pk″ |
= |
… |
Pk |
Pk′ |
Pk″ |
Donc il est certain que : — Soit que l’excédent du revenu sur la consommation se transforme en capitaux à services consommables ou en capitaux à services producteurs, le maximum d’utilité effective des services de ces capitaux neufs a lieu, pour la société, quand le rapport du prix du profit au prix du capital, ou le taux de revenu brut, est le même pour tous les capitaux.